La décision unilatérale d’une nouvelle organisation du temps de travail, avec la suppression d’un temps de pause, au sein d’un des secteurs de l’usine DPE du groupe volailler LDC à Sablé-sur-Sarthe a déclenché cet été la protestation des salariés.
Malgré les difficultés salariales, près de deux-cents d’entre eux ont débrayé quatre heures le 5 septembre à l’appel de FO.
Depuis, la direction, qui n’a toujours pas présenter de solution acceptable, a dû accepter de mettre en place un groupe de travail dédié à une réflexion sur les horaires.
À l’appel de FO, ils étaient plus d’une centaine à débrayer durant 4 heures devant l’usine DPE de LDC à Sablé-sur-Sarthe.
Les salariés du groupe volailler dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail.
C’est un changement d’horaire pour les 900 salariés du secteur de produits panés qui a mis le feu aux poudres,
raconte Sandrine Lepron, déléguée syndicale FO et élue CSE chez DPE, usine du groupe volailler LDC à Sablé-surSarthe. Les horaires de l’équipe de l’après-midi (chez DPE, les équipes travaillent en 2 x 8) sont passées de 13h-21h30 à 13h-21h, supprimant l’une des deux pauses de 15 minutes.
C’est un changement dont la décision a été prise unilatéralement par la direction du site cet été, dénonce la militante. Beaucoup l’ont découvert en rentrant de vacances.
De fait, début septembre, la colère n’a fait qu’amplifier dans l’usine. Et le 5 septembre à l’appel de FO, ils étaient plus d’une centaine de salariés à débrayer pendant 4 heures devant le site, en dénonçant ces changements, sources d’une dégradation de leurs conditions de travail.
Supprimer une pause risque d’augmenter les TMS
Selon la direction, la loi permet une unique pause de 20 minutes. Et par ailleurs une pause nécessite de redémarrer ensuite les machines, et ce temps induit une perte de productivité.
Mais l’on parle de secteur où les postes sont statiques, dans le froid, où le travail est physique et les gestes répétitifs, souligne Laurence Diogène, déléguée syndicale centrale FO chez LDC. Supprimer une des deux pauses, cela risque d’augmenter les troubles musculosquelettiques.
En cette fin de période d’été, c’est une salariée qui a alerté les syndicats majoritaires, retrace Sandrine Lepron. Ces derniers envisagent alors une possible mobilisation, indiquant toutefois que son organisation prendrait du temps. Or, pour les salariés - contestant le changement des horaires et des pauses - la situation nécessite une rapidité d’action. Les salariés étaient très en colère, épuisés, certains proches du burn out. A noter qu’il y a eu beaucoup de départs ces derniers mois. souligne la militante. Les salariés se tournent alors vers FO qui rapidement organise une mobilisation, un débrayage prévu le jeudi 5 septembre. Si nous étions les seuls à lancer cet appel, nous avons invité tout le monde à s’y joindre, y compris les autres syndicats, précise la déléguée syndicale. Pendant le débrayage, ils ont d’ailleurs pris la parole. Le 5 septembre, près de 200 salariés ont débrayé, tous services confondus. Certains, non concernés par les changements d’horaires, ont quitté un temps leur travail pour venir apporter leur soutien au mouvement de leurs collègues.
Un groupe de travail dédié à l’organisation du temps de travail
L’action de protestation des salariés a contraint la direction du site à accepter de discuter de la question des horaires et des pauses et d’aller vers la recherche d’un compromis. Toutefois pour l’instant la direction ne revient pas sur la mise en place d’une pause unique imposée. Dans un premier temps,
Elle proposait une pause de 20 minutes et c’est tout , indique Sandrine Lepron. Puis, il a été évoqué une pause unique de 30 minutes, ce qui implique de terminer à 21h10. Pour la déléguée, ce n’est toujours pas ce que demandent les salariés. Et appuie Laurence Diogène, il faut une réflexion globale, FO est ouverte au dialogue.
Il a été décidé la création d’un groupe de travail dédié sur les horaires, comptant salariés et syndicats. La direction a évoqué la mise en œuvre d’un test (sur la modification des horaires et pauses, Ndlr) durant 15 jours, précise Sandrine Lepron qui peine à croire au résultat positif du test en question. Par ailleurs, la direction a eu du mal à trouver six salariés volontaires pour participer à ce groupe qui doit durer entre un mois et un mois et demi. Pour la déléguée centrale, Laurence Diogène, il faut regarder de plus près, beaucoup plus en détails les conséquences des modifications des horaires et des pauses.
Et la militante de rappeler : C’est dans l’ADN de FO de se battre toujours plus pour l’amélioration des conditions de travail.
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